sexta-feira, 26 de agosto de 2011

BELO MONTE "NON"": journée mondiale, les français à Paris-La Défense 20 août 2011



Organisée dans le cadre des journées mondiales d'action contre le barrage de Belo Monte, soutenue par le chef Raoni (qui revient en Europe fin septembre 2011), France Libertés, Movimento Xingu Vivo Para Sempre et l'ONG américaine Amazon Watch et relayée par le site www.raoni.fr, la page Facebook www.facebook.com/xingudam et la Fondation pour la Nature et l'Homme, une manifestation s'est tenue le samedi 20 août 2011 de 15h à 18h à la Grande Arche de la Défense.


Contrairement à ce qu'a annoncé l'AFP, ce sont au total près de 200 personnes qui se sont regroupées malgré la canicule pour affirmer leur opposition à ce projet - et à tout autre du même ordre - dévastateur aussi bien pour le devenir des peuples autochtones concernés que pour l'extraordinaire biodiversité de cette région jusqu'ici intacte et préservée de la souillure de l'Homme. Près de 200 nouvelles signatures à la pétition de Raoni ont également été collectées.

Aux organisations partenaires, se sont joints également Amnesty France et Forestever qui ont pu donner leur point de vue sur la situation. Un exposé de l'historique du barrage et de l'usine hydroélectrique de Belo Monte, une mise en contraste de la présentation du projet par ses concepteurs avec celle proposée par des spécialistes indépendants (scientifiques, économistes, spécialistes en énergie...), une présentation des enjeux inhérents à la poursuite d'une politique agressive de déforestation et de multiplication de projets de grands barrages en Amazonie, un rappel de l'implication de la France ou de sociétés françaises dans des projets de méga-barrages nuisibles à l'environnement et portant atteintes aux droits de l'Homme (Petit Saut en Guyane française, Jirau et Belo Monte en Amazonie) ont été proposés aux participants, avec le concours d'une juriste spécialiste de la question.


La manifestation a favorisé une prise de parole citoyenne qui a permis d'apporter des témoignages vibrants. Les personnes présentes ont demandé l'abandon définitif du projet Belo Monte, la suspension de tout autre projet de barrage en Amazonie allant à l'encontre du respect des droits des peuples autochtones et de la biodiversité et la préférence systématique aux alternatives énergétiques non destructrice pour l'environnement. Ils ont aussi exprimé leur soutien au cacique Raoni par l'intermédiaire de pancartes, banderoles et slogans.

Un appel a été lancé au président français Nicolas Sarkozy afin qu'il reçoive le chef Raoni lors de son prochain voyage et lui apporte son aide, comme il s'y est engagé devant les caméras :http://www.dailymotion.com/video/xc7yvp_rencontre-avec-raoni-chef-du-peuple_news . Il a aussi été demandé, au nom des 100 000 signataires de la pétition, une prise de position de la part des responsables politiques français, jusqu'ici muets sur le sujet.

Les manifestants ont conspué à de nombreuses occasions les compagnies Alstom (contrat pour les turbines du barrage de Belo Monte à hauteur de 500 millions d'euros) et GDF-SUEZ (importante participation financière et logistique au barrage de Jirau, rio Madeira), toutes deux présentes dans la quartier d'affaires de la Défense.

Cette manifestation a précédé de quelques heures une journée de mobilisation sans précédent au Brésil (plus de 22 villes concernées). Des militants de nombreus pays ont repris le flambeau lundi 22 août devant leurs ambassades et consulats du Brésil respectifs. Les populations autochtones d'Amazonie, farouches opposants à ce projet et garants de la préservation de la forêt et de sa biodiversité, précieuse pour l'humanité entière, comptent sur un important soutien afin que le Brésil ne puisse plus continuer à les ignorer.


Alors que le Brésil souhaite apporter la preuve, aux yeux du reste du monde, du rayonnement économique et de l'autonomie énergétique du Brésil, pays hôte de la Coupe du monde de football en 2014 et des JO en 2016, ces échéances devraient encourager la multiplication des manifestations à l'encontre du Belo Monte, devenu symbole mondial de la lutte pour la préservation des derniers espaces naturels de la Terre.

Tous les recours pour enrayer sa construction ayant été épuisés au Brésil, les représentants des organisations opposées à Belo Monte affirment que seule une mobilisation mondiale et des pressions à l'international peuvent, aujourd'hui changer la donne.